Il y a des jours comme ça, des jours cotonneux, des jours sans soleil, des jours moelleux empêtrés dans la solitude et les horizons vagues. La fatigue s’empare de moi au point de dormir des heures entières dans le silence magistral d’une chambre aux volets fermés ; la lumière douce du soleil filtrée par les nuages se trouve encore freinée par les fentes percées dans le métal. Un peu d’air passant au travers. Le vol des avions. L’un deux revient de Shanghai, un autre de Chengdu. Un chien qui aboie. La douceur de mon oreiller. Du rez-de-chaussée s’envole la voix doucereuse d’Aaron Neville, je ne reconnais même plus les chansons, et je compte sur ce qui m’endort sans coup férir, les mots de mes livres, les histoires que je tente de me remémorer et qui m’emportent ailleurs. Je n’arrive pas à lire, bloqué sur un livre d’Olivier Weber sur Ella Maillart ; il est pourtant très bien écrit. Continuer la lecture de « Bleu coton »
Retour au bleu presque immortel
Voilà. Je suis de retour dans le bleu, la couleur immortelle des ombres voyageuses, des vertiges incessants, du pur état de grâce permanent. Quelques mots jetés à la hâte au bord de la route pour les âmes qui se permettront de ramasser les cailloux jetés par les autres.
Se fondre dans le néant, ne pas laisser de traces, rendre ses pas invisibles, jour après jour, heure après heure, ne rien laisser de soi parmi les autres, si ce n’est qu’un souvenir, une ombre fugace, l’impression que rien n’est préhensible et que tout n’a pas autant le caractère d’évidence qu’il devrait avoir. Je ne sais plus qui disait que tendre vers la disparition reste la seule issue dans le monde qui est le nôtre. Continuer la lecture de « Retour au bleu presque immortel »