A certains moments, je ressens le besoin de bouger, de tressauter, peut-être parce qu’à d’autres moments je suis tellement fondu dans le décor que ce n’est qu’un effet de balancier. Alors hier, j’ai tressauté.
J’ai passé pas mal de temps à lire, à comprendre comment la ville chinoise était construite, pourquoi elle était aussi carrée et était construite sur la base de neuf rues est-ouest et neuf rues nord-sud. Continuer la lecture de « Bleu de Chine vernissé »
Bleu insatiable
Les orages d’été, les longues journées qui invariablement changent de rythme selon qu’on les traverse, les soirs au ciel rosé, virant à l’orange, au bleu sombre ; on ne sait plus où donner de la tête. Le matin apparaît avec les mêmes teintes, un peu plus douces, le rouge ayant disparu de la palette. D’autres apparaissent ensuite, avec des noms aussi improbables que la couleur associée paraît banale ; cuisse de nymphe, ou sa variante un peu plus soutenue, cuisse de nymphe émue. On pourrait presque tendre vers le grand rougissement virginal (great maiden’s blush)… si l’on osait.
« Les femmes […] demandèrent au Chevalier quelles étaient les couleurs les plus en vogue ; il leur répondit qu’on portait maintenant le soupir étouffé, la cuisse de nymphe émue, les désirs satisfaits, la passion dévorante, le lendemain de noces. On raisonna beaucoup sur toutes ces couleurs […]. » — Lettres iroquoises (1783)